Agapes phéniciennes, infusion

Sous les vents salés de la Méditerranée, la civilisation phénicienne s’est épanouit jadis, tissant entre Orient et Occident un réseau invisible de routes et d’âmes.

Peuple de navigateurs, dont les voiles pourpres glissaient d’île en rivage, portant avec elles les secrets du verre translucide, des bijoux d’or finement ciselés, et de l’art subtil de la pourpre tyrienne, teinte éternelle de royauté.

Dans leurs cités — Tyr, Sidon, Byblos — se mêlaient senteurs d’encens, éclat des céramiques peintes, et rumeur des marchés.

Enfin l'alphabet, fragile semence d'écriture qui germa dans le monde occidental, comme un leg aux siècles qui suivirent leur disparition.

Puis, les vagues et les empires les engloutirent, ne laissant que des éclats d’amphores, des inscriptions usées et le murmure de leur héritage. Aujourd’hui encore, dans le chant des ports et l’éclat des lettres, résonne la mémoire douce-amère de ces artisans de la mer, disparus mais inoubliables.