Oriental palace, thé vert

Sous le ciel moite de Singapour, on erre au petit matin comme un pèlerin égaré entre deux mondes, porté par les parfums lourds et tendres des pâtisseries qui s’éveillent derrière les persiennes encore closes.

Le frangipanier, avec sa délicatesse presque obsessionnelle, semble veiller sur chaque échoppe, mêlant à la brume tropicale son parfum de cire et de miel. À côté, l’entêtement luxurieux de la pistache indienne s’affirme dans les douceurs vernissées, éclatantes comme des joyaux nés d’un orient intime et rêvée.

Ces effluves, surgis d’un monde sans âge, ramènent aux souvenirs de l'Orient: entre la mer des Célèbes où les voiles se tachent de lumière, et le détroit de Macassar dont les eaux murmurent souvent des légendes.

Ainsi les voyages, au-delà de l’Occident, laissent-ils le cœur pantois et l’esprit étourdi, comme suspendu dans un songe de parfums et d’écumes.